Jean-Pierre Brunhes, ancien directeur de l'Enilv « FORMER LES JEUNES À INNOVER DANS LA TRADITION »
Animé de ses deux passions pour les produits agroalimentaires et le sport, Jean-Pierre Brunhes a accompagné des centaines de jeunes dans leurs parcours de formation.
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Jean-Pierre Brunhes est un homme heureux : vingt-sept ans de carrière à la direction d'établissements agricoles lui ont permis de vivre entouré de jeunes et de développer avec eux des projets lui tenant à coeur. « C'est une chance, dans les établissements agricoles, de pouvoir travailler à la fois avec la tête et les mains ! À l'Enilv(1)d'Aurillac, où nous avons toujours fait du fromage au lait cru, nous nous sommes engagés, en 2005, dans la défense de la gerle en bois pour l'AOP salers, aux côtés des professionnels de la filière », explique Jean-Pierre Brunhes. Dans le Gers, d'abord au lycée viticole de Riscle, le directeur a lancé son équipe dans le développement du pacherenc et du madiran. Puis, au lycée de Mirande, il met en place un atelier de transformation et une conserverie de palmipèdes gras. « L'engouement actuel pour les produits locaux et le développement des circuits courts nous prouvent que nous étions précocement dans l'air du temps. Les produits traditionnels ont montré qu'ils pouvaient évoluer avec une modernité adaptée à l'époque. »
CARRIÈRE. Cet adepte de la pédagogie par l'exemple : « Tout s'apprend dans la vie. Il suffit de le vouloir ! » , a gravi les échelons au fil de sa carrière. D'un premier poste de maître auxiliaire, il évolue vers la direction d'établissements en réussissant le concours de responsable d'exploitation, en 1984, puis celui de proviseur, en 1987.
« Travailler avec tous ces jeunes dans différentes régions m'a beaucoup appris, confie l'homme. Etj'ai toujours mis la main à la pâte dans nos ateliers de transformation. » En amoureux de la terre, il sera également, en parallèle, gérant de l'exploitation grand-parentale dans le Cantal.
ÉLARGIR L'HORIZON. « Le profil des élèves a changé en quelques décennies, il est devenu à la fois plus urbain et plus féminin. Nous avons accompagné ces évolutions sociologiques en ouvrant de nouvelles classes : un bac STL reconnu par l'Éducation nationale, puis un bac S avec l'option "environnement". Deux licences professionnelles prolongent aussi nos BTS, une en "diagnostics agro-environnementaux" et l'autre en "innovation et valorisation des produits du terroir" », explique Jean-Pierre, qui a par ailleurs misé sur le sport pour « ouvrir de nouveaux horizons et encourager le goût de l'effort chez les élèves » Une section de rugby a ouvert à Aurillac en 2004, suivie de deux autres : équitation et cyclisme. Ces disciplines ont attiré des élèves de toute la France et créé des échanges très porteurs. « J'ai toujours conseillé aux jeunes d'oser, de vivre leurs projets, de rester curieux et d'avancer en étant audacieux et responsables. Cette vocation de nourrir l'humanité est noble. Ils doivent être fiers de leur métier », s'enthousiasme Jean-Pierre Brunhes
MONIQUE ROQUE-MARMEYS
(1) L'École nationale des industries du lait et de la viande.
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